Pierre Bonnard
Pierre Bonnard (1867-1947)
Homme des XIXe
et XXe siècles, la personnalité de Bonnard s'est façonnée entre la fin de l'impressionnisme, le mouvement nabi dont il est l'un des principaux artisans, pour ensuite s'affranchir de tout courant artistique et de toute convention
développant une image très personnelle. Prédomine alors son regard sensible sur le monde dans lequel une nature enchantée, vibrante et lumineuse s'oppose à la réalité. Sous une apparence de tranquille simplicité,
l'oeuvre de Bonnard se révèle complexe, pleine de nuances et comme détachée du temps.
Cette vision rythmée entre Paris, la Normandie et le Midi,
stimulera et nourrira les plus grands, de Matisse à Balthus en passant par la jeune génération de l'abstraction française et américaine d'après guerre, représentés notamment par Bazaine, Sam Francis ou
Rothko.
3 octobre 1867 :
Naissance de Pierre Bonnard à Fontenay-aux-Roses.
1886-1887 :
Il obtient sa licence de Droit. Il est élève de l’Académie Julian et rencontre Paul Sérusier, Maurice Denis, Henri-Gabriel Ibels et Paul Ranson.
1889 :
Reçu à l’École des Beaux-arts de Paris, il fait la connaissance de Ker-Xavier Roussel et d'Édouard Vuillard,
et participe au groupe des Nabis fondé par Paul Sérusier. Le Talisman, tableau peint par Sérusier sous la dictée de Gauguin, leur révèle la force de la couleur vive.
Premier atelier 14 rue Lechapelais aux Batignolles.
1891 :
Première participation au Salon des Indépendants. Son affiche France-Champagne est
apposée sur les murs de Paris. Premiers succès. Bonnard décide de se consacrer exclusivement à la peinture.
Partage un nouvel atelier 28 rue Pigalle avec Maurice Denis et Édouard
Vuillard.
1892 :
A l'occasion du Salon des Indépendants, Bonnard est qualifié de « Nabis très japonard ».
1893 :
Rencontre Maria Boursin qui se fait appeler Marthe de Méligny, elle devient son modèle.
Illustre Le
Petit Solfège et Petites scènes familières, album musicaux de Claude Terrasse.
Fin 1893-1894 :
Premiers
portraits de Marthe. Bonnard dessine une affiche pour La Revue Blanche.
1894 :
Se lie d'amitié avec Thadée Natanson
l'un des fondateurs de La Revue Blanche et avec sa femme Misia qui devient l'égérie de nombreux artistes.
1896 :
Reprend un atelier aux Batignolles.
Première exposition particulière chez Durand-Ruel.
1897-1904 :
Il participe à plusieurs expositions de groupe à la galerie Vollard et à la galerie Bernheim-Jeune.
1899 :
Bonnard s'installe 65 rue de Douai.
1904 :
Se rend à Saint-Tropez où séjournent Vuillard et Roussel ; rencontre
Signac et Valtat.
1905 :
Effectue de courts séjours souvent en compagnie de Vuillard, en Espagne, en Belgique, aux Pays Bas. Peint
une série de nus.
1906 :
Bonnard passe quelques jours dans le Midi, à Marseille, Toulon puis à Banyuls chez Maillol.
Première exposition particulière à la galerie Bernheim-Jeune à Paris.
1908 :
Voyage en Algérie et en Tunisie.
1909 :
Effectue son premier long séjour à Saint-Tropez chez le peintre Henri Manguin, éblouissement du Sud.
Il y retourne régulièrement les années suivantes.
Habite 49 rue Lepic tout en conservant la rue de Douai comme atelier.
Premiers
achats de peintures de Bonnard par Arthur et Hédy Hahnloser.
1910-1911 :
Peint un vaste triptyque, Méditerranée –
pour l’industriel et collectionneur russe Ivan Morozov, désireux de recréer dans sa demeure un monde d’harmonie.
1910 :
Nouvel atelier 21, quai Voltaire dans le même immeuble que Misia Godebska.
1911 :
Loue un atelier 22 rue Tourlaque dans la Cité
des Fusains qu'il conservera jusqu'à la fin de sa vie.
1912 :
Exposition particulière chez Bernheim-Jeune.
Il séjourne dans le Midi, à Grasse, Saint-Tropez, Antibes, Cannes. Il voit Henri Manguin, Paul Signac et Auguste Renoir.
Il achète une maison Ma Roulotte, à Vernonnet,
au bord de la Seine, près de la maison de Monet à Giverny.
Achète chez Bernheim-Jeune, Fenêtre ouverte à Collioure de Matisse.
1913-1915 :
Traverse une crise picturale. "La couleur m’avait entraîné. Je lui sacrifiais presque inconsciemment, la forme (…) mais il est bien vrai que la forme
existe et qu’on ne peut arbitrairement et indéfiniment la transformer".
1914 :
Travaille à Saint-Tropez où
il loue la Villa Joséphine.
1915 :
Passe une grande partie de l'année à Saint-Germain-en-Laye où il loue une
maison depuis 3 ans et à Vernon.
1916 :
Retour à un équilibre. C’est le début de ses grandes compositions
d’inspiration méditerranéenne, telle que L’Eté commandé par M. et Mme Hahnloser pour leur villa de Winterthur.
S'installe 56 rue Molitor.
1917 :
Passe les 5 premiers mois de l'année à Cannes.
1918 :
Matisse lui rend visite à Antibes.
1919 :
Mort de sa mère et de Renoir à Cagnes-sur-mer dans
sa maison des Collettes.
1920 :
Séjourne plusieurs mois à Arcachon puis à Saint-Tropez chez Manguin.
1921 :
Voyage en Italie avec Renée Montchaty.
1922 :
Séjourne à Cannes, puis au Cannet. Il loue successivement la villa Maison Blanche et l’année suivante, L’Hirondelle puis Le Rêve en 1924 et 1925.
1923
:
Décès de Claude Terrasse, son beau-frère suivi quelques mois plus tard de celui de sa sœur Andrée.
Commence une série
de nus à la baignoire.
1924 :
Exposition rétrospective à la galerie Druet, Paris. A plusieurs reprises, rend visite
à Monet à Giverny.
Premiers achats par le collectionneur américain Duncan Phillips.
Prend un appartement 48, bd des Batignolles.
1925 :
Épouse Marthe le 13 août à Paris. Renée Montchaty se suicide quelques semaines plus tard.
1926 :
Bonnard achète sur les hauteurs du Cannet, en contrebas du canal de la Siagne, une petite maison qu’il baptise Le Bosquet. Il y reçoit
Matisse et les Hahnloser, grands collectionneurs suisses. Il partage ses séjours entre Le Cannet, Paris, la Normandie et Arcachon.
Voyage aux États-Unis. Membre du jury Carnegie à Pittsburgh.
1927 :
Bonnard note dans son agenda à la date du 27 janvier son entrée dans sa maison du Cannet après des travaux d'agrandissement
et d'embellissement, balcons en bois, création d'une salle de bains, d'un garage, et d'un atelier, notamment.
Charles Terrasse, un de ses neveux, lui consacre une importante monographie.
1928 :
Première exposition à New-York à la galerie De Haucke. Il bénéficie alors d’une reconnaissance internationale.
1937 :
A Deauville, il accorde un entretien à Ingrid Rydbeck, accompagnée de la photographe Rogi André pour une revue suédoise.
Les photographies de Rogi André seront reproduites dans Verve l'année suivante accompagnée d'un texte de Tériade.
1938 :
Séjourne au Cannet une grande partie de l'année.
1939-1947 :
Bonnard passe les années de guerre au Cannet. Il
voit Matisse avec lequel il entretient une correspondance régulière depuis 1925.
1939 :
vend sa maison de Vernon et prend un
nouvel appartement à Paris, 2, rue de la Porte des Ternes.
Au Cannet, il travaille à La Terrasse ensoleillée, commande de l'industriel René Tampier pour sa maison de Vaucresson.
La décoration sera finalement achevée dans les années 1945-1946
1940 :
Il est profondément affecté par
la mort de son ami de toujours Édouard Vuillard suivie de celle de son frère Charles l'année suivante.
1941 :
Dina
Vierny qui est alors le modèle de Maillol de passage à Cannes pose pour lui.
1942 :
Mort de Marthe le 26 janvier; Mouchy, sa
jeune gouvernante devient son modèle.
1945 :
Revient à Paris.
Après la guerre,
la nièce du peintre, Renée Terrasse, vient auprès de lui au Bosquet.
1946 :
Participe à l'exposition «
Le Noir est une couleur » chez Aimé Maeght.
1947 :
Il meurt le 23 janvier 1947 et repose aux côtés de Marthe dans
le cimetière municipal Notre-Dame-des-Anges.
Son décès est suivi des célébrations au Musée de l’Orangerie à Paris ainsi qu’en 1948 au Museum
of Modern Art à New York.
Mis en page le 23 mai 2022